Politique française
Pénétrer les nombreuses couches de mystère entourant le système politique français et les élections présidentielles peuvent parfois sembler décourageantes pour un Britannique ou un Américain dont le système est très différent de celui des Français. Pour un Américain qui a grandi dans un système à deux partis avec des conventions de parti, des élections primaires et un collège électoral, le cadre multipartite français où quiconque peut apparemment jeter son chapeau sur le ring présente un défi unique. Et les différences entre le système parlementaire britannique, même s’il existe quelques similitudes dans la sélection du Premier ministre, sont également vastes. Avec tous les regards tournés vers les prochaines élections présidentielles et la campagne politique qui se met en branle et avec autant de temps consacré à la question dans la presse écrite française et surtout à la télévision à la télévision, il pourrait être judicieux comment l’électorat français choisit-il un nouveau président?
La France a un système politique parlementaire qui a été affiné et modifié à plusieurs reprises par les bouleversements politiques de la Révolution française en 1789 et les cinq constitutions successives. La Cinquième République est née en 1958 avec l’adoption d’une nouvelle constitution qui correspondait plus précisément à l’agenda politique de Charles de Gaulle que la première constitution de l’après-guerre de 1946. Selon la constitution de 1958, la France est une démocratie parlementaire à la fois président et un premier ministre. Le Premier ministre est nommé par le président mais doit être confirmé par les députés à l’Assemblée générale, ce qui signifie qu’il fait toujours partie du parti majoritaire à l’Assemblée générale, une situation similaire à celle de la Grande-Bretagne. Le président, en revanche, est élu au suffrage universel direct (un amendement constitutionnel en 1962 a établi l’élection directe du président). Les élections présidentielles et législatives ne se tiennent jamais aux mêmes dates, comme c’est le cas aux États-Unis.
Il existe une multitude de partis politiques en France, ce qui peut contribuer à la complexité perçue du système électoral aux yeux des citoyens d’autres pays. Chaque parti a le droit de présenter un candidat à la présidence (davantage sur les différents partis dans les prochains numéros), ce qui signifie que pour le premier tour des élections, il peut y avoir jusqu’à 40 candidats différents sur le bulletin de vote. Ce premier tour de scrutin a essentiellement le même objectif que les élections primaires aux États-Unis, avec une différence significative: si un candidat obtient plus de 50% des suffrages exprimés au premier tour, il est déclaré vainqueur et le deuxième tour ne sera pas nécessaire. Les deux premiers vainqueurs du premier tour se rencontreront alors au deuxième tour, qui se tiendra deux semaines après le premier. Lors des sept élections depuis l’élection universelle directe du président, il n’est jamais arrivé qu’un candidat en particulier remporte l’élection dès le premier tour. Il a presque toujours été un candidat de gauche face à un candidat de droite – une exception notable a été la surprise totale en 2002 lorsque Jean-Marie Le Pen, du Front national d’extrême droite, a terminé deuxième devant Jacques Chirac et devant le candidat socialiste. Lionel Jospin
La frénésie médiatique actuelle en France implique la sélection des différents candidats des différents partis. Il y a beaucoup de suspense à droite comme à gauche quant à savoir qui représentera les principaux partis: Nicolas Sarkozy, l’actuel ministre de l’Intérieur et le premier secrétaire du parti réformé gaulliste UMP, est considéré comme le chef de file de ce parti. nomination. Sa seule opposition pourrait être l’actuel Premier ministre Dominique de Villepin. Les deux hommes ont l’ambition d’être président, mais Sarkozy bénéficie d’un avantage beaucoup plus important dans les sondages d’opinion. À gauche, le suspens a été encore plus grand, notamment au sein du Parti socialiste, où Ségolène Royal a provoqué non seulement de vives réactions au sein du parti, mais aussi une révolution dans la politique française. Elle a facilement défait l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin pour la présidence de la région Poitou-Charen-tes et a depuis rallié un soutien considérable au sein du Parti socialiste. La déclaration de Royal sur son intention de se porter candidate à la candidature du parti a été bien accueillie par ses partisans, mais elle a manifestement irrité plusieurs des piliers du parti qui, à tort ou à raison, ont estimé que c’était leur tour. Les goûts de Lionel Jospin, de Dominique Strauss-Kahn (DSK), de Jack Lang et de Laurent Fabius, qui ont depuis été qualifiés de “Les Eléphants”, étaient tout sauf subtils dans leur opposition et leur critique de Ségolène Royal. Le résultat a également été quelque chose d’assez nouveau dans la politique française: une élection “primaire” interne pour sélectionner le candidat à la présidentielle.
Jospin et Lang se sont retirés de la course, laissant Royal, Strauss-Kahn et Fabius en lice pour la nomination. Après une série de trois débats télévisés, les “militants” du Parti socialiste ont voté pour leur candidat à la présidentielle lors du premier des deux tours prévus le 16 novembre (un second tour, si nécessaire, le 23 novembre). En dépit des sondages montrant que DSK ferme l’arrêt Royal, les résultats ont été qualifiés de «raz-de-marée» pour Ségolène Royal. Avec 60,62% des suffrages exprimés, elle a remporté la nomination au premier tour. DSK a reçu 20,83% et Fabius 18,54%. Avec la victoire écrasante de Ségolène Royal à la nomination du parti, elle ne sera toutefois pas la première femme candidate à la présidence, mais, selon les sondages, elle est la première femme à avoir de fortes chances de devenir présidente de la France et du personne la plus probable de l’un ou l’autre sexe à pouvoir vaincre Nicolas Sarkozy, le candidat probable de la droite.