Du bon usage de la repentance par nos élites nationales

par Nicolas Stoquer

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Il n’est pas une occasion que ne manque l’élite dirigeante pour commander au peuple de France le repentir au nom du sacro saint devoir de mémoire, les représentants de la nation pour s’humilier devant les tiers provoquant, et s’est voulu, en retour, la plus grande honte des représentés, nos censeurs implacables pour pointer du doigt et dénoncer le plus petit sursaut d’orgueil patriote. Mais c’est chose fort bonne que la repentance en pays chrétien qui ne cultive pas loin s’en faut l’exclusive charité pour autrui et l’on voit bien venir le jour ou notre élite va se trouver contrainte à retourner contre elle-même, sans plus de compassions qu’il n’est nécessaire, cette arme redoutable qui nous ordonne d’ implorer le pardon, engage à faire acte de contrition, fait battre sa coulpe avec vigueur et conviction. Et il ne suffira pas qu’elle nous joue les vieilles antiennes ressassées du retour du Front National comme un vieux crocodile larmoyant brandirait un martinet pour chiot et agiterait sa juste pénitence. Et quand bien même au détour d’élections européennes en 2014 le dit Front serait premier parti de l’hexagone, ce dont tout le monde se fout !, elle n’obtiendrait pas le moindre quitus pour la gestion calamiteuse qui est la sienne depuis 40 ans. Ce n’est pas tant donc qu’il va falloir que ca pète, au risque de foirer notre sortie de l’Histoire… que ça claque afin que ce soit cinglant ! Pas ainsi Front Front Front les petites mimines dans les marinettes, mais de bonnes grosses mandales, de ces beignes qui justement aident au souvenir !
Il est ainsi de notoriété publique que la gauche ne peut pas réellement gouverner en France en pleine lumière et cela depuis toujours, donc depuis la Révolution (sic !), sans provoquer en retour des marées humaines de colère et de mécontentement populaire imposant à nos sectaires de remettre sous le boisseau leur religion mortifère. Bien plus pratique pour imposer en sous main leur idéologie délétère que de se servir d’adversaires au préalable culpabilisés à l’insu de leur plein gré. Ce qui est un peu beaucoup la situation de la droite depuis 1974, si ce n’est 1945 à une notoire exception, les débuts de la Vème République.

Prenons le cas ô combien instructif de son dernier représentant en date, à savoir Nicolas Sarkozy !

Le fringant héritier du gaullisme nous promettait mieux que la lune, une droite décomplexée, des solutions au karcher, le fameux « travailler plus pour gagner plus ». Et qu’a obtenu au final son électorat, le peuple de droite, désertant pour l’occasion le vote protestataire en 2007 ? Tout d’abord l’ouverture à gauche ! Fadela Amara, Martin Hirsch, Bernard Kouchner, Jean Pierre Jouyet, le parrain des enfants du couple Hollande Royal, Jean-Marie Bockel, Eric Besson, plus discrètement mais plus surement Charasse, Migaud, Cahuzac déjà, sans oublier Frédéric Mitterrand dont le seul mérite est de nous avoir peut-être évité pire que lui, l’inventeur de la fête de la musique, l’homme dont les mœurs nous fait passer de l’ombre à la nuit noire, prié aujourd’hui d’assouvir ses vices les plus sombres pas même de l’autre coté de la méditerranée depuis les printemps arabes mais plutôt au large, dans des îles, de ce pays en déliquescence du fait de l’Euro, qui deviennent aujourd’hui propriétés privées des oligarques. Alors que se préparait déjà dans les officines la chute annoncée du directeur du FMI, cela aurait fait surement tache… 2007/2012 c’est aussi bien sûr le maintien des 35 Heures, quoi qu’on en dise, le rafistolage de la retraite par répartition et l’abandon de la capitalisation, l’inflation des primes dans la fonction publique, l’explosion concomitante de la dette et de l’immigration… Des syndicats rassérénés, une féodalité confortée, le matraquage fiscal de Bercy à peine entamé ! Et pour finir mais c’est par cela qu’il a débuté, la forfaiture de Lisbonne, le dénie de démocratie, l’annulation du résultat du référendum sur la constitution européenne dans lequel un vieux roi fainéant s’était pris les pieds et dont le retour du refoulé gaullien avait ouvert la voie au sacre du « fils illégitime ».
Pas si décomplexé que cela le petit Nicolas de ne pas appartenir à l’élite qui a fait l’ENA, au milieu bobo branché parisien ! Si comme il se murmure de plus en plus fort qu’il reviendrait en politique à l’horizon 2017, il lui faudra faire acte de bonne repentance s’il veut caresser l’espoir du retour en grâce, ce que les sondages actuels ne lui garantissent pas. Il ne suffira probablement pas de se présenter en Zorro face à un authentique zéro pour reconquérir le peuple de droite, plus que lasse des volte-face de ses représentants. Et si la repentance commande à juste titre la contrition du pénitent, il serait tout à fait souhaitable d’ajouter à l’intéressé la charge de l’amende honorable qui en vieux droit français impose de tout faire pour réparer les fautes commises. Que nous le bon peuple verrions d’un œil plein de commisération un pouvoir qui se prenant viendrait à se dessaisir, nu détachement à l’opposé de la jouissance bling-bling, commençant son quinquennat par des référendums de bon aloi marquant au trébuchet de ses actes la qualité de sa repentance : Référendum autorisant le président à renégocier les traités internationaux permettant la mise en place d’une politique migratoire raisonnée ; référendum autorisant à renégocier les traités européens dans le souci de l’indépendance nationale et de la construction d’une grande Europe de l’Atlantique au Pacifique dégagée de la tutelle de l’Otan et de la bureaucratie bruxelloise ; référendum sur la réforme de l’Etat et en particulier sur l’avenir de l’Education Nationale ; référendum permettant de remettre le pays au travail dans un contexte de guerre économique généralisée ; référendum sociétaux pour rétablir les constantes anthropologiques, les valeurs et les fondamentaux en matière de droit comme de devoir ; référendum sur le référendum enfin avec le « Référendum d’Initiative populaire » simplifié dont on attend qu’il demeure ensuite le meilleur garde-fou du peuple contre le pouvoir, par exemple en matière fiscale étant entendu qu’il n’y a pas d’impôt légitime sans consentement populaire explicite.

Ainsi la nation, l’épouse avertie attend le futur marié, le président, à savoir… la corde au cou !